Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Directeur général,
Madame l’Ambassadrice,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Il y a tout juste un an se tenait la réunion de haut-niveau pour la Couverture santé universelle qui a vu l’adoption de la Déclaration politique sur ce sujet. Nous ne savions pas alors à quel point nos engagements en faveur de la Couverture santé universelle pouvaient être décisifs dans les mois qui suivraient.
Les conséquences sanitaires, sociales, économiques et humaines de la pandémie de Covid-19 sont un rappel que la recherche d’une Couverture santé universelle est essentielle pour être mieux préparés à faire face à la prochaine crise sanitaire.
Pourtant, avec l’émergence de la Covid-19, nos systèmes de santé ont été, et sont toujours, durement mis à l’épreuve. Y compris dans les pays les plus avancés en matière de Couverture santé universelle, nous avons dû faire face à des services de santé sous tension, voire à saturation. Il a fallu - et il faut encore - lutter pour que l’accès de toutes et tous aux soins de santé essentiels, pour les patients atteints, ou non, de la Covid, ne soit pas remis en cause.
Et pour ma part je tirerai trois grands enseignements de cette crise pour l’atteinte de l’objectif de Couverture santé universelle :
1. Le personnel de santé est la pierre angulaire de nos systèmes de santé. S’il n’y a pas un nombre suffisant de médecins, de personnels infirmiers, de sages-femmes, sans un bon niveau de formation ni une répartition équitable de ces personnels sur le territoire, je le vis dans la ruralité, sans des équipements de protection adéquats, alors il ne peut y avoir d’accès pour tous à la santé. Nous devons tous rendre hommage aux personnels de santé, qui oeuvrent dans tous les pays du monde dans des conditions particulièrement difficiles en ces temps de pandémie. La France s’engage d’ailleurs aux côtés de l’OMS, avec la création de l’Académie de Lyon, pour un accès élargi à la formation des cadres et personnels de santé ;
2. Deuxième enseignement, l’accès équitable aux soins de santé essentiels doit rester une priorité. Même en temps de pandémie, les enfants doivent continuer à être immunisés, les femmes enceintes doivent être accompagnées, et les malades doivent être dépistés et suivis. La continuité des services, de la prévention à la prise en charge, est cruciale pour s’assurer que les progrès réalisés en santé mondiale au cours des dernières décennies ne soient pas perdus ;
3. Et dernier point, je souhaite insister sur l’importance de financer collectivement les biens communs pour la santé, ceux-là même qui fondent les fonctions de base de nos systèmes de santé, la surveillance, la préparation, la recherche et le développement… c’est une première étape sur le chemin vers la Couverture santé universelle. Sans elles, on ne peut pas prétendre à l’atteinte d’une couverture santé effective.
La crise sanitaire nous appelle à confirmer nos engagements vers la Couverture santé universelle, dans un contexte nouveau, où les investissements collectifs dans les piliers du système de santé et dans les fonctions de santé publique seront cruciaux. C’est tout le sens du partenariat de la France et de l’Europe avec les pays africains et des efforts faits par la France sur le terrain dans les pays fragiles en réponse à la crise. C’est aussi le sens de l’engagement de la France au sein de l’Initiative ACT-A, que nous avons contribuée à lancer et qui vise à rendre disponibles et accessibles les produits de santé Covid-19, y compris les diagnostics, les traitements et les vaccins, mais aussi à soutenir spécifiquement les systèmes de santé dans la préparation au déploiement de ces produits.
Mesdames, Messieurs, sachons tirer les conséquences de cette crise pour ne pas reculer, mais plutôt avancer ensemble, vers cet objectif de Couverture santé universelle. Le combat continue./.